identifier les obstacles #1

(parcequ'il faut savoir à quoi s'attendre)

Depuis toujours j'ai une certaine tendance à tout faire foirer. Tout ce que j'entreprends abouti à une impasse. 
Le constat n'est pas nouveau, l'analyse que j'en fait est la suivante :
Si je réussis je m'expose à ce qu'on m'en demande plus ; avec un risque d'échec croissant chaque fois et des répercussions toujours plus importantes sur mon égo... Danger !!!
Si j'échoue, je limite la casse, on me demandera moins, du moins des choses qui ne me demanderont qu'un effort minime, sans implication excessive.

D'où ça vient ? hrm, de loin bien sûr. Du primaire pour être exacte. De l'époque où je passais de classe en classe  sans me fouler et où je me maintenais sans peine du bon côté de la moyenne alors que l'instit profitait de l'étude du soir (à laquelle je n'assistais pas, ma mère ne travaillant pas) pour faire avancer les autres, au mépris de toute républicaine équité. Du coup il m'avait prise en grippe et ne se privait pas de me descendre (notamment à cause de mon écriture et de l'aspect de mes cahiers) que je sois là ou pas.
Je crois que c'est le jour où il a lu en classe une rédac dans laquelle j'avais employé un passé simple (on venait de l'apprendre et j'en aimais les formes), en en soulignant l'emploi d'une expression moqueusement admirative que tout a basculé : le reste de la classe s'est foutu de ma gueule pendant tout le reste de l'année et j'ai pris la résolution de ne plus me faire remarquer, scolairement parlant. 
D'où le confort de l'échec.
D'où le danger de réussir quelquechose, de se mettre en lumière, de "faire de son mieux", de "faire mieux" tout simplement.

Aujourd'hui, il ne s'agit pas de faire mieux, mais de faire, il ne s'agit même pas de quelquechose de nouveau, j'avais ce comportement alimentaire (manger quand on a faim, écouter ses besoins ...) de façon spontanée avant de rencontrer le père de ma fille, il faut juste que je retrouve cet état d'esprit, et que je le débarrasse de sa composante transgressive : je ne le fais plus pour contrarier mes parents, mais parceque c'est bon pour moi.

Et ça, paradoxalement ça risque d'être dur à accepter.
Parcequ'il va falloir que j'intègre le fait que je le mérite, donc que je je vaux quelquechose ... ce qui est en contradiction totale avec ce que tout le monde me serine depuis si longtemps.

Tout le monde ? non en fait, dans les yeux de mon chevalier blanc je suis une fée. Et il m'aime comme je suis. Mais moi j'ai l'impression de le tromper parceque les fées, ben elles ont pas une IMC de 27 ... (à part p'têt' la Fée Boudin ... mébon ...)